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09/04/2015

Front national : Oedipe au féminin ?

 oedipe-tuant-laios.jpg

Ce matin toutes les radios vibrent d'excitation. Marine Le Pen va-t-elle “tuer” politiquement Jean-Marie Le Pen ?  Réflexions :


 

Souvenez-vous de l'Oedipe roi [1] de Sophocle : revenant de Delphes, à un carrefour Oedipe rencontre un vieux sur un char ; ils se disputent la priorité ; Oedipe tue le vieux sans savoir qu'il s'agit de son père... 

Marine Le Pen change doublement le mythe d'Oedipe : en le féminisant, et en sachant bien qu'il s'agit de son père puisque tout l'enjeu est là.

Mais pour le reste, le mythe fonctionne. Les départementales jouent le rôle de l'oracle du parricide. Le parti arrive à un carrefour. Et la querelle de priorité est aussi une querelle de priorités : pour MLP, “être roi” – ou reine – veut dire conquérir du pouvoir, quitte à s'adapter ; pour JMLP “être roi” voulait dire s'assurer une tribune, assez haute mais pas trop, pour – de là – forcer l'aujourd'hui à entendre des discours d'avant-hier... (passons sur le contenu  de ces discours, jouissance maligne de l'orateur). On se souvient que le père d'Oedipe s'appelait Laïos, latinisé en Laïus qui devint en 1804 synonyme de “discours sans fin”. [2]

Les radios ne vont pas chercher si loin. Elles s'hypnotisent sur l'immédiat : “Jean-Marie le Pen va-t-il être exclus du Front national?”

Certains commentateurs ajoutent : “Si Marine Le Pen arrive à se débarrasser de son père, le FN en sera-t-il blanchi pour autant ? ” Non, disent-ils, car son programme est inacceptable : “réduction drastique de l'immigration, droit du sang, tout-sécuritaire...”

N'entrons pas dans ces débats, que viennent aggraver deux obscurités du FN-RBM :

1. un flou volontaire entre le “restaurer la souveraineté nationale”, sujet de débat légitime, et le “right or wrong, my country” ("mon pays, qu'il ait raison ou tort"), paganisme politique qui indignait Chesterton ;

2. une incohérence mariniste entre les identitaireset les “gaullo-chevénementistes”. Les premiers (comme autrefois les mégrétistes) cachent sous le tricolore une mythologie euro-ethniciste ; et une partie d'entre eux sympathisent avec le libéralisme économique par darwinisme social. Les seconds croient pouvoir rendre le FN anti-libéral, s'attirant ainsi les foudres libérales de JMLP qui invective “les chevènementistes”.

Comment les catholiques français réagissent-ils à ces histoires lepéniennes ? Autrefois ils votaient moins FN que le reste des électeurs ; aujourd'hui ils les rejoignent. Le vote FN semble en progression chez les jeunes catholiques de droite, dont certains fréquentent des sites où l'on n'a rien trouvé à redire aux énormités de JMLP dans Rivarol – puisqu'il y attaquait par ailleurs... les “chevènementistes” ! Comme si, dans l'esprit de ces sites,  le chevènementisme  (en clair : le rêve de restaurer le politique face à la finance) était contraire à la doctrine sociale de l'Eglise, alors que les papes successifs dénoncent la tyrannie de l'argent !

Se croire catholiques alors que l'on refuse une partie de ce que dit l'Eglise, c'est le symptôme d'un manque de sentire cum Ecclesia, et c'est une attitude incohérente. Il faut aider les catholiques de droite (et ceux de gauche aussi) à comprendre que le catholicisme n'est pas un libre-service... Quant à leur vote, c'est une question de conscience. Je ne m'en mêle donc pas ; d'autant que je soutiens les partisans du bulletin blanc.

 

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[1] Mais comme dirait Gaspard Koenig (notre note d'hier) : « qui peut décider de mon sexe ? »

[2] Sujet de dissertation du concours d'entrée à Polytechnique en 1804 : “Imaginez la réponse de Laïus à Oedipe”. C'est de là qu'est né le terme "laïus".

 

12:12 Publié dans Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : le pen, politique

Commentaires

FONTE

> L'intellect de l'intelligentsia journalistique française fond bien plus vite que les glaciers alpins et contrairement à ces derniers, rien à trouver dessous...
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Écrit par : Jean-Christophe / | 09/04/2015

GIRARD

> Ça va permettre de vérifier les théories girardiennes.
Une fois le bouc expulsé, le calme reviendra et tout notre petit monde politique sera bien tranquille, bien soudé dans son petit entre-soi... pour quelque temps.
On verra même quelques sous-groupes de l'UMP s'allier timidement avec Marine, sans provoquer plus que quelques petites indignations formelles.
Puis JMLP finira bien par mourir, il sera alors divinisé comme étant celui par lequel le calme est revenu.
La situation de la France empirant, la droite quasi tout entière se réclamera du lepénisme comme on se réclamait du gaullisme...
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Écrit par : RH / | 09/04/2015

MALFAISANT

> La malfaisance de JMLP est tous azimuts : après avoir pollué le débat sur l'avenir de la nation en y injectant une dose létale de paléovichysme, il tente de détruire l'avenir politique de sa propre fille. Après moi le déluge.
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Écrit par : amos / | 09/04/2015

> Jean-Marie Le Pen est un grand pervers très doué dans son genre et ne prenant rien au sérieux à part lui-même. Une fois qu'on a compris ça on a tout compris de cette histoire qui dure depuis 1984, Mitterrand régnant.
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Écrit par : gaudeamus igitur / | 09/04/2015

POSTMODERNES

>"Il faut aider les catholiques de droite (et ceux de gauche aussi) à comprendre que le catholicisme n'est pas un libre-service..."
En cela les jeunes cathos d'ultra-droite sont bien plus post-modernes et gauchisés qu'ils ne le pensent ! C'est ce que les sociologues appellent le "bricolage" des valeurs personnelles et de l'identité. Pour pousser la provocation, on peut même dire que c'est une forme de métissage.
Vue de loin l'attitude de JMLP dans son excès à la fois malveillant et sénile a quelque chose de fascinant, un tel sabotage politique reste d'une extrême rareté ! Je comprends en partie l'excitation des medias. On observe peu de telles saillies dans nos "théâtres d'ombre", comme vous dites.
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Écrit par : perlapin / | 09/04/2015

DEUX DÉRIVES CHEZ LES CATHOLIQUES

> Il est effectivement deux grandes dérives actuelles inquiétantes chez les catholiques et elles concernent tout particulièrement les jeunes, tout spécialement la génération Jean-Paul II. Elles peuvent sembler s'exclure a priori, mais à regarder de plus près, elles font alliance pour le plus grand dommage de l'Eglise et de l'Homme.
La première est marquée par le courant néolibéral qui a le vent en poupe et qui semble tout emporter sur son passage. Ni politique ni théologie ne tiennent devant la séduction d'une toute-puissance où sous couvert d'innovation tous les coups sont permis. Les Eglises évangéliques, habituées outre-atlantique depuis belle lurette, nagent dans ce courant comme un poisson dans l'eau!
La seconde trouve son origine très à droite. Chaussez vos bottes et prenez le pas! Là, les Hérauts de l'Evangile et autres tristes sires pervertissent l'Evangile de Jésus, tronquent la théologie et font main basse sur la politique.
Du coup, c'est maintenant qu'apparaissent les dégâts causés par les adversaires de la théologie de la libération; dégâts causés à l'Eglise et à l'homme. Les catholiques qui sont à l'origine de ces dommages, jubilent et voient l'avenir en rose en attendant la disparition des "soixante-huitards qui ont perdu la foi" et qui sont soi-disant responsables de tous les maux, et en s'appuyant sur une jeunesse qui doit inaugurer le renouveau qui en fait est un magistral retour en arrière, doublé d'un fourvoiement dont nous ne connaissons que trop bien le profil et qui n'a rien à voir avec Jésus et Marie de Nazareth.
Il s'agit d'un Christ fabriqué de toutes pièces, enrôlé à leur néfaste service et fagoté à leur goût douteux.
En fin de compte, pour nous c'est toujours le même combat qui continue aux côtés du Jésus des évangiles et solidement appuyé sur le Magnificat, le combat contre l'esclavage et pour la liberté de l'Homme !
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 09/04/2015

LIBÉRALISME ET CHRISTIANISME

> Bonjour,
je n'ai aucune sympathie particulière pour le libéralisme en tant qu'idéologie.
En revanche je me pose sincèrement la question ? Pourquoi toujours décréter qu'on ne peut pas être catholique et libéral. Point de self-service là-dedans. L'Eglise n'est pas la somme de gens qui adhèrent à une théorie politique/ économique, mais les membres du corps du Christ, unis par son Esprit et la communion à ce même corps.
On peut connaître le Christ et être libéral. On peut même être libéral et agir en faveur des pauvres. Je pense que l'idée cest que la relation au Christ change la personne au plus profond d'elle meme, et qu'in fine cest ca qui change la société. Je me méfie du messianisme politique que ce soi dans le libéralisme ou dans la doctrine sociale de l'Eglise. Ce n'est pas la structure politique qui rendra l'homme bon.
Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi vous assimilez systématiquement libéralisme et soumission aux banques.
Dans tous les cas, merci pour ce blog qui relaie un discours chrétien rafraîchissant et porte un regard éclairant (pour moi) sur les faits qu'il décrit.

Christian


[ PP à Christian :
- On ne "décrète" pas que le libéralisme est incompatible avec le catholicisme. Cette incompatibilité a été mise en lumière par tous les papes depuis Léon XIII !
- Le libéralisme n'est pas la liberté d'entreprendre. Il a même tendance à se retourner contre l'entreprise et l'économie réelle ! Le libéralisme est l'idéologie qui supprime tout ce qui n'est pas le marché, et cette logique conduit à ce qui s'est produit depuis le triomphe libéral de 1990 : la financiarisation, le casino spéculatif, avec ses retombées dévastatrices pour l'économie réelle et pour les populations. D'où les lignes très sévères, et même violentes, que lui consacre le pape François dans l'exhortation apostolique 'La joie de l'Evangile' (où il réfute entre autres la théorie du ruissellement).
- Je parle de "self-service" pour qualifier l'attitude de ceux qui font le tri, dans la pensée de l'Eglise, entre ce qui leur convient et ce qui ne leur convient pas. Or la pensée de l'Eglise - dans le domaine économique et social - récuse le libéralisme ! Comment se dire catholique quand on tourne le dos à la pensée de l'Eglise catholique, sur un sujet aussi important et actuel ?
- Ce n'est certainement pas la "structure" qui rend l'homme bon ! D'où le fait que le mythe de la "chrétienté à reconstruire" (très répandu dans l'ultra-droite catho) est une quasi-hérésie.
- En revanche, la théologie d'aujourd'hui dénonce les "structures de péché", qui pèsent sur l'individu en aliénant sa liberté; Le système matérialiste mercantile, issu du libéralisme triomphant, est une structure de péché.
- Le devoir du catholique est d'agir avec ses frères pour changer ces structures, dans l'intérêt de la justice sociale qui est évangéliquement inséparable du salut des personnes. C'est Joseph Ratzinger qui le dit, dans le document de 1986 'Instruction sur la liberté chrétienne et la libération' (Congrégation pour la doctrine de la foi).
- Merci de nous lire !
Cordialement
PP ]

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Écrit par : Christian / | 09/04/2015

@ gaudeamus igitur

> Le Pen, Le F.N. ont été inventé ex-nihilo (là où ils étaient et auraient dû rester) par Mitterrand qui après avoir éliminé le P.C.F. et toute la gauche de la gauche en "l'associant" au pouvoir (souvenez de cette fumisterie que fut le "programme commun") a voulu balancer une boule puante au pieds de la droite "républicaine" (je suppose que cela fait référence aux compagnies du même nom ? ou au S.A.C.... enfin bref), le résultat : une démocratie morte et enterrée comme il aurait voulu la voir.
Mitterrand n'a jamais renoncé à la francisque pour une seule et unique raison : c'était un fasciste et c'est resté un fasciste. Rappelez-vous qu'il eut pour double maléfique Roland Dumas et trouvait là matière à rire.
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Écrit par : Charles / | 09/04/2015

LES CONSEILS DE LECTURE DE TANTE ODETTE

C'est décidé dimanche vous irez à Notre-Dame écouter le Cardinal Vingt-Trois mais avant cela vous vous désespérez de ne plus rien avoir à lire. Une idée qui vous en procurera bien d'autres à sa lecture :
'La Démocratie contre les experts - Les esclaves publics en Grèce ancienne' de Paulin Ismard
Date de parution 12/03/2015 - L'Univers historique - 288 pages - 20.00 € TTC
"Supposons un instant que le dirigeant de la Banque de France, le directeur de la police et celui des Archives nationales soient des esclaves, propriétés à titre collectif du peuple français. Imaginons, en somme, une République dans laquelle certains des plus grands serviteurs de l’État seraient des esclaves.
Ils étaient archivistes, policiers ou vérificateurs de la monnaie : tous esclaves, quoique jouissant d’une condition privilégiée, ils furent les premiers fonctionnaires des cités grecques. En confiant à des esclaves de telles fonctions, qui requéraient une expertise dont les citoyens étaient bien souvent dénués, il s’agissait pour la cité de placer hors du champ politique un certain nombre de savoirs spécialisés, dont la maîtrise ne devait légitimer la détention d’aucun pouvoir. Surtout, la démocratie directe, telle que la concevaient les Grecs, impliquait que l’ensemble des prérogatives politiques soit entre les mains des citoyens. Le recours aux esclaves assurait ainsi que nul appareil administratif ne pouvait faire obstacle à la volonté du peuple. En rendant invisibles ceux qui avaient la charge de son administration, la cité conjurait l’apparition d’un État qui puisse se constituer en instance autonome et, le cas échéant, se retourner contre elle.
Que la démocratie se soit construite en son origine contre la figure de l’expert gouvernant, mais aussi selon une conception de l’État qui nous est radicalement étrangère, voilà qui devrait nous intriguer.
Paulin Ismard est maître de conférences en histoire grecque à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a récemment publié L’Événement Socrate (Flammarion, 2013, prix du livre d’histoire du Sénat 2014). " (du site de l'éditeur)
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Écrit par : Jean-Christophe / | 09/04/2015

ENCADRER LES MULTINATIONALES

> Chrétiens contre la toute-puissance des multinationales :
http://rcf.fr/actualite/des-chretiens-plaident-pour-un-encadrement-des-multinationales
Ce matin sur RCF à propos d'un document récent cosigné par la CEF, le CERAS, le Secours catholique, etc.

Alex


[ PP à Alex - Vous avez le lien ici : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2015/04/08/l-eglise-catholique-demande-l-encadrement-des-multinationale-5599340.html#more ]

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Écrit par : Alex / | 09/04/2015

@ PP

> Je ne vois pas très bien ce qui différencie "devoir du catholique est d'agir avec ses frères pour changer ces structures, dans l'intérêt de la justice sociale qui est évangéliquement inséparable du salut des personnes", et "le mythe de la chrétienté à reconstruire". J'ai presque envie de dire que c'est simplement les mots clefs qui changent.
Je reste de l'opinion que les oeuvres qui sont inséparables de la foi prennent avant tout leur source dans la relation personnelle avec le Christ et que finalement c'est le témoignage personnel qui changera la société. L'idée d'agir avec ses frères pour changer les structures me fait franchement songer à un mouvement politique. Il me semble que dans les premiers temps de l'Eglise, c'est vraiment le témoignage chrétien qui a changé la face du monde et pas l'agir structuré d'un groupe de personne qui se désignaient comme chrétiens (d'ailleurs ils n'étaient pas du tout d'accord entre eux...).
Au final nous nous rejoignons sur le même point: le catholicisme d'une certaine bourgeoisie française et d'une "vieille France" n'a rien de catholique, ce sont soit des valeurs, soit une sorte de paganisme qui encadrent des idéologies libérales ou claniques (en fonction des groupes).

Bien respectueusement,
Christian

[ PP à Christian - Pourquoi opposez-vous ce qui va ensemble ? Le Seigneur (c'est Lui qui le dit dans l'Evangile) ne fera entrer en son Royaume que ceux qui auront nourri les affamés, etc : c'est un devoir spirituel concret, incarné, et changer les structures injustes fait partie de ce devoir d'incarnation. C'est l'Eglise qui nous le dit, et je ne vois pas au nom de quoi nous y dérober ! Vue par l'Eglise et sous cet angle, la politique fait partie de la charité incarnée... Il s'agit évidemment d'une autre sorte de politique que ce qui nous en tient lieu aujourd'hui. ]

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Écrit par : Christian / | 09/04/2015

@ Pierronne la Bretonne

> Votre commentaire me semble excessif à plus d'un titre. Je vous comprends car il est facile pour nous cathos français de sombrer dans la rage et la haine tant l'Église dans notre pays s'est clivée et a concentré des antagonismes archétypaux. Quelques points cependant :
- il est dommage d'associer à une conduite décrite comme si négative le nom de JP II, qui a été canonisé. Il n'a pas été canonisé pour des raisons partisanes ou parce qu'il était un affreux traditionaliste ; l'Église est un peu plus sage que ça. Les intégristes le traitent d'ailleurs souvent d'apostat. Sa vie entière s'est placée sous la conduite de l'Esprit, avec ses péchés mais surtout avec une extraordinaire abandon à Dieu, et de nombreux jeunes de cette époque y ont vu un magnifique modèle : rendons grâce à Dieu, même si ces jeunes sont pécheurs autant que n'importe qui.
- le Renouveau (charismatique ou non) qui a notamment marqué cette période n'est pas que politique et pas essentiellement politique, bien au contraire. C'est d'abord une tentative, humaine, imparfaite, sous l'impulsion de l'Esprit, de redécouvrir les merveilles que Dieu donne à son Église, et remettre Jésus-Christ au centre de celle-ci. L'Église a redécouvert (quand elle l'avait omis) qu'en oubliant le Christ, on ne peut rien pour son prochain. Que Jésus n'est pas simplement un modèle mais un Sauveur, et l'Amoureux de chaque âme. Et ainsi que ce que vous appelez le "liberté de l'Homme" et la lutte contre "l'esclavage" comportent, en parfaite symbiose, une dimension matérielle et une dimension spirituelle inséparables. Cette découverte de la puissance de l'amour de Jésus-Christ n'est pas un retour en arrière car, justement, elle avait pu aussi être oubliée parce ce qu'on appelle l'Église traditionnelle d'avant Vatican II.
- à grande grâce, grands enjeux. Ne nous étonnons pas que parmi ceux qui ont reçu ces fruits, certains (et nous tous dans une certaine mesure, quelle que soit notre génération) se comportent comme des tenants jaloux d'un trésor qu'ils ne veulent pas partager, mais cultiver dans l'entre-soi. C'est l'histoire de l'Église depuis 2000 ans, l'Esprit-Saint ne s'y trompe pas, et toujours suscite de nouveaux rameaux vivants dans son Église. Alors Pierronne, pas de découragement ! Mais reconnaissez, et découvrez si vous n'en avez encore eu l'occasion, que la redécouverte de la dimension profondément spirituelle de la mission de l'Église a porté beaucoup de fruits, y compris dans les oeuvres sociales. Et pas seulement parce que les paroisses qui ont été touchées par cela sont les plus remplies : cet argument du chiffre ne vaut pas bien sûr. Mais parce que des personnes ont trouvé la voie d'une relation personnelle d'amour avec Jésus-Christ, d'autres ont été libérées matériellement et spirituellement, d'autres ont découvert la joie d'être chrétiens, et j'ose croire que Dieu se réjouit qu'on n'oublie pas qu'il est source de toute grâce, au-delà de nos retroussages de manche bien humains.
C'est l'octave de Pâques ! C'est le moment de la joie du ressuscité. Alors comme vous le dites, cheminons avec l'Évangile, et relisons la fin de celui de Marc. Les paroles du Jésus ressuscité à ses apôtres, leur envoi en mission. Il aura de quoi nous laisser songeurs ! La liberté de l'Homme a plus de facettes qu'on ne le pense. Alors ne nous désespérons pas des dérives et des vices, chaque génération a les siennes. Et rendons grâce pour les fruits que l'Esprit-Saint dispense, car chaque génération reçois les siens aussi.
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Écrit par : perlapin / | 09/04/2015

PRENDRE SES RESPONSABILITÉS

> Bonjour Christian,
J'entends bien que la conversion est certainement le fondement d'une vie appelée à la sainteté. Il n'y a aucun doute à ce sujet. Cependant, l'attitude d'une personne engagée sur ce chemin qui est celui de Jésus, le vrai, celui des Evangiles, a immanquablement une répercussion sur ses semblables, donc sur la société dans laquelle il évolue. On est encore d'accord, je suppose.
Mais alors, il doit aussi prendre ses responsabilités et savoir s'opposer ou appuyer un mouvement, voire en créer un. Agir de la sorte dans l'esprit du Christ, c'est à coup sûr agir sur le terrain politique, voire théologique. On n'y coupe pas; il n'y a là aucun échappatoire possible et ce n'est d'ailleurs pas un problème. Si je bouge, je fais de la politique. Dans ce sens nous faisons tous de la politique et l'attitude d'un témoin de Jéhovah qui refuse de s'engager en politique ou l'attitude d'un pacifiste sont des attitudes éminemment politiques.
Ainsi, il est très clair que la théologie de la libération a eu et aura encore, je l'espère, de fortes répercussions sur la vie politique, sociale, économique et écologique.
Il faut bien comprendre ce mouvement qui n'était, hormis peut-être les dérives de quelques personnes, absolument pas soumis au communisme (se servir de l'analyse marxiste des structures d'aliénation n'est en rien tomber dans l'idéologie du matérialisme historique).
Mais une autre volonté éminemment politique, non inspirée par le Jésus des Evangiles et le Magnificat, a porté atteinte à ce mouvement qui était vital pour les pauvres et qui le demeure aujourd'hui pour l'avenir de l'Eglise et de l'Homme, en cherchant par tous les moyens à le briser.
C'est là que vont intervenir ceux qui agissent encore aujourd'hui non dans l'esprit de l'Evangile et du Magnificat, mais dans l'esprit d'un évangile tronqué qui est celui de Charles Maurras, de Francisco Franco ou de Plinio Corrêa de Oliveira, à la recherche d'une sorte de Moyen-Age fictif, d'une chrétienté fictive figée dans le temps et fagotée à leurs goûts douteux. Ce sont là traits propres au nationalisme et au fascisme qu'en tant que chrétiens nous devons autant proscrire que le communisme.
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 10/04/2015

Salut en Christ, Perlapin,

> " la "liberté de l'Homme" et la lutte contre "l'esclavage" comportent, en parfaite symbiose, une dimension matérielle et une dimension spirituelle inséparables. "
Bien vu et très juste !
Il ne s'agit bien entendu pas de désespérer.
Joie de Pâques! Le Christ est ressuscité, il es vraiment ressuscité. Alleluia !
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Écrit par : Pierronne la Bretonne / | 10/04/2015

JE NE SAIS PAS POURQUOI MAIS J'AI L'IMPRESSION QUE JE NE VAIS PAS VRAIMENT RIRE...

> "Jamel Debbouze revisite l'Histoire pour M6
L'humoriste finalise un programme court pour M6. L'enjeu: raconter l'Histoire de France de façon amusante." (lexpress.fr)
Cela aurait pu être - éventuellement - drôle si la génération à venir avait le moindre commencement de début de connaissance en histoire, ce qui n'est pas le cas. De plus Mr. Debbouze n'a jamais provoqué chez moi même un sourire.
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Écrit par : Henri / | 10/04/2015

SARKOZY, HOLLANDE...

> Deux rustres sans la moindre éducation qui ne reconnaîtraient pas un Vinci d'un Magritte. Sarkozy jouait au singe à Paray-le-Monial en se signant comme s'il était atteint des feux ardents, et maintenant Hollande - celui qui systématiquement s’assoit avant ses hôtes, pape compris - veut un homosexuel comme ambassadeur de France au Vatican. Ce n'est même pas une question de politique, ni de diplomatie c'est une question de bienséance. Une chose que les présidents qui se succèdent depuis Chirac ne connaissent plus.
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Écrit par : Jean-Christophe / | 10/04/2015

LE R.P.R. ?

> Finalement, le FN de Dame Marine, c'est le RPR de la fin des années 70, avec des thématiques adaptées aux inquiétudes de l'époque. Je crois que pour le Grand Soir national-identitaire (voire populaire...) attendu par certains, on repassera... Mis à part quelques mesures symboliques (comme le rétablissement de la peine de mort, qui, à mon sens, suscitera dans le monde une indignation de pure forme ), je ne les vois pas mener une politique de rupture...notamment vis-à-vis du système matérialiste-mercantile.
L'administration servira ses nouveaux maîtres, les cabinets ministériels seront toujours peuplés, les pauvres pourront continuer à crever. Que du bonheur...
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Écrit par : Feld / | 10/04/2015

PIRE QUE LUI ?

> "MR. ET MME. LE PEN VOUS FONT PART DE LA NAISSANCE DE LEUR PETITE-FILLE POLITIQUE MARION MARÉCHAL-LE PEN..." et tiennent à remercier vivement la classe médiatique française pour s'être aussi facilement laissée enfumer durant près de quinze jours. Grâce à votre participation volontaire vous avez permis de mettre la candidature de Marion en orbite en assurant une publicité inédite à celle que Jean-Marie rêve de lui voir succéder rapidement.
A travers ce vrai-faux psychodrame savamment orchestré et dans lequel vous vous êtes laissé englué, nous avons pu faire passer cette candidature comme une lettre à la poste sans qu'à aucun moment vous ne vous posiez la seule question qui vaille : Marion Maréchal-Le Pen n'est-elle pas bien pire que son grand-père !? Creusez-vous un tantinet la tête et vous trouverez la réponse.
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Écrit par : Charles-Henry / | 13/04/2015

A Charles-Henry :

> je pense que vous êtes un tantinet paranoïaque, et que croire que tout ce qui se passe dans le monde et que l'on médiatise est le fruit d'une orchestration, d'un complot ou d'une pensée machiavélienne, rassure l'esprit mais recouvre rarement la réalité.
Et répéter que Marion Le Pen est "pire" que son grand-père, c'est en revanche se plier, sans réfléchir, à la doxa médiatique, pour qui elle est en effet "pire" dans le sens où elle est opposée au mariage pour tous, à l'euthanasie, etc. Un genre de "pire" que les catholiques peuvent souhaiter.
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Écrit par : JG / | 14/04/2015

A JG

> Paranoïa : "Psychose chronique développée à partir du caractère paranoïaque, caractérisée par un délire systématisé et cohérent, à prédominance interprétative (délire de persécution, de grandeur, de jalousie), ne s'accompagnant pas d'affaiblissement intellectuel, évoluant lentement sans aboutir à la démence." (tlf @ http://atilf.atilf.fr)
- Je ne vois pas vraiment le rapport avec le fait de dénoncer l'ineptie des médias.
Mme Marion Le Pen étant élue du Var, je ne me sens nullement "persécuté" par elle.
Je n'ai parlé ni d'orchestration, ni de complot... simplement du fait que l'on offre aux médias n'importe quel sujet et qu'ils s'y lancent comme un seul homme sans se poser la question de ce qu'il peut y avoir derrière ce qui est "évident".
"Répéter" : pardon si j'ai envahi le medium de PP en l'inondant de mes commentaires mais je ne pense pas vraiment faire le poids en matière de "répétition" comparé à ce qui se pratique dans les média.
"Un genre de "pire" que les catholiques peuvent souhaiter..." Elle pourrait être la dernière "chrétienne/catholique" à la surface du globe, que je ne voudrai rien à voir avec elle.
Si elle incarne le dernier espoir du "catholicisme" français alors je ne veux plus rien avoir à faire avec ce "catholicisme".
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Écrit par : Charles-Henry / | 16/04/2015

à Charles-Henry

> D'acord avec vous et non avec JG qui a l'air de réduire le catholicisme à la "défense des valeurs". Toujours la même chanson. Elle sonne faux du point de vue de la foi. JMLP avait les mêmes positions que MMLP et ça ne faisait pas de lui un paroissien. Il y a une façon d'être "catholique" qui n'est pas chrétienne.
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Écrit par : a. ancelin / | 16/04/2015

A Charles-Henry et a.ancelin :

> évidemment, si vous avez décidé ab ovo qui a le droit d'être chrétien et qui ne l'a pas, on ne va pas aller très loin.
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Écrit par : JG / | 16/04/2015

@ JG

> Je ne décide de rien, les évangiles le font pour moi. Qui plus est si les Le Pen affirment être chrétiens grand bien leur fasse et libre à eux. Mais ai-je encore le droit (me l'accordez vous dans votre grande bonté) de dire que je ne suis pas d'accord avec leur conception du christianisme et que je ne veux pas m'y associer, ou bien est-ce faire preuve d'une horrible témérité ? Je vous accorde même le droit de vous dire chrétien et de voter Le Pen si cela vous fait plaisir, voyez, je suis magnanime...
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Écrit par : Charles-Henry / | 16/04/2015

GAG

> c'est ça le gag avec les cathos : belles paroles altruistes généreuses, mais à la première occasion on se révèle gros lepéniste !
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Écrit par : a. vaillant / | 16/04/2015

à A. Vaillant

> Vous ne croyez pas que vous généralisez un peu ?
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Écrit par : PP / | 16/04/2015

à Charles-Henry.

> Les évangiles font quoi pour vous ? Ils vous permettent d'affirmer ceci ? "A travers ce vrai-faux psychodrame savamment orchestré et dans lequel vous vous êtes laissé englué, nous avons pu faire passer cette candidature comme une lettre à la poste sans qu'à aucun moment vous ne vous posiez la seule question qui vaille : Marion Maréchal-Le Pen n'est-elle pas bien pire que son grand-père !? Creusez-vous un tantinet la tête et vous trouverez la réponse."
1. Ce n'est pas un faux psychodrame, mais un vrai. Auquel on peut parfaitement ne pas s'intéresser, mais quel est l'intérêt d'en parler si c'est pour en tirer des conclusions erronées et non-renseignées ?
2. "Pire que son grand-père" : vous n'avez pas explicité cette affirmation péremptoire. Il faut croire qu'il suffit de le dire pour que ce soit vrai...
3. Leur conception du christianisme ? Laquelle ? Celle du Vieux, de Marine ou de Marion ? Qu'ils n'aient pas la même ne vous effleure pas l'esprit un instant. Sans doute, comme Barrès avec Dreyfus, de ce qu'ils sont de mauvais chrétiens, le déduisez-vous de leur race...
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Écrit par : JG / | 16/04/2015

@ A Vaillant,

> C'est ça le drame avec ces anarchistes affiliés à la Sécu : ils vous font pleurer avec leur déclaration d'amour à l'humanité (celle qui leur ressemble) mais qui n'hésitent pas à prendre pour pseudo le nom d'un terroriste :
Auguste Vaillant en 1893 lance une bombe chargée de clous au milieu de l'Assemblée Nationale. Une belle preuve d'amour de l'humanité, quoi ! Et "de-respect-de-nos-institutions-républicaines". Tenez, Gabin parle de vous : www.youtube.com/watch?v=FCnaIdeDH_s
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/04/2015

LE VOTE BLANC

> Il y a un moyen très simple pour réduire le vote protestataire profitant aux partis "ramasse-tout" dits extrémistes, et dont le résultat sera immédiat : reconnaissance du vote blanc.
(Certes en disant cela je pose le postulat que nombre d'électeurs de ces partis ne sont que des protestataires qui seraient heureux de se compter dans le vote blanc.)
Son seul problème est la gestion du corollaire :
- soit on accepte l'élection du premier arrivé sans seuil minimal (moins de 50% de voix) mais évidemment pose alors la question de sa légitimité (en particulier si arrive en tête les votes blancs).
- soit on renvoie les électeurs aux urnes , mais cela a un coût, et peut durer longtemps.
- pour les élections qui attribuent des fonds aux partis selon le prorata des voix obtenues, il y aura économie de l'argent public mais baisse de moyens pour les partis.
Quels partis voteraient cela ?
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Écrit par : franz / | 16/04/2015

IDÉE

> Frantz, très bonne idée, que l'on pourrait doubler de la proposition de suppression des partis politiques de Simone Weil.
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Écrit par : JG / | 17/04/2015

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